samedi 14 avril 2012

JUPE NOIRE POUR NUIT BLANCHE

Depuis plusieurs années et jusqu'à avant hier soir, mes oeuvres ne concernaient plus l'ado de la famille. Enfin si, mais elles n'étaient pas portées. L'ado en question s'en saisissait du bout des doigts, nous regardant avec commisération (mélange savant de "ma pauvre mère", "l'important c'est de participer" et "on en a interné pour moins que ça"), puis les déposait dans le fond de son armoire, étagère du bas, transformée pour l'occasion en sanctuaire pour TANP (truc apparemment non portable).
C'est donc dans cet état d'esprit que, incrédule, j'ai accueilli la demande de ma grande : une jupe à volants.
En bonne mère que je suis, je me suis précipitée sur mon armoire à tissus  "-fais moi l'honneur de choisir celui que tu veux (selon le vieil adage : il vaut mieux mettre toutes les chances de son côté).

Faisant fi d'une petite voix intérieure me disant de ne pas accepter le coupon de jersey noir, j'ai attaqué la petite jupette à volants du Coudre, c'est facile n°2.

J'ai horreur du jersey. D'abord je n'ai pas de surjeteuse et puis c'est infect à couper. Même avec une équerre on se retrouve à transformer comme par magie un rectangle en quadrilatère informe. Alors comme à chaque fois, on fait semblant de rien voir et on commence l'assemblage (1ère erreur). Dans ces conditions, on tolère également nombre d'imperfections et pour ne rien voir de cet honteux ouvrage, on accélère (2ème erreur), sachant que l'on se dirige irrémédiablement dans le mur. Voilà pourquoi à 23h30, grisée par la vitesse et le plaisir à venir de voir sa fille satisfaite, les yeux tués par la fatigue, on enfile de travers et on constate affligée que la MAC refusera à l'avenir de faire un point de plus.
Je vous passe les détails sur l'image d'une pauvre mère au saut du lit, regardant les yeux implorants tournés vers Monsieur Singer à l'ouverture du magasin (vous comprenez monsieur, c'est pour ma fille).
Monsieur Singer est un dieu. Il m'a démonté tout ça en m'expliquant quand même que j'utilise du "matériel fragile" et que "il faut faire attention" et "ne pas faire n'importe quoi".
Je ravale mon orgueil et file à la maison terminer ma jupe.
Emplie que je suis de mon enthousiasme retrouvé, je pars à fond coudre le dernier volant, sans vérifier si par hasard je ne serais pas en train de coudre le volant + le volant replié. Au passage, j'oublie de regarder mes réglages (la longueur du point s'étant malencontreusement retrouvée réduite au minimum durant son expédition matinale = 3ème erreur).
Je vous laisse imaginer mon désespoir, l'occasion étant peut-être la dernière de faire plaisir à mon ado. N'étant pas tout à fait sûre d'arriver suffisamment vite dans le mur cité plus haut, à grand coups de découd vite vengeur (tous petits points serrés de fil noir sur du jersey noir) j'ai parachevé mon oeuvre de petits trous discrets ( 4ème, 5ème, 6ème ...erreurs).
M'en fout ! L'ado n'a pas eu d'autre choix que d'essayer.







Il parait que les chaussures ne sont pas adaptées, elle ne peut donc pas porter sa jupe.
Pour le sanctuaire, c'est en haut de l'escalier à droite, prendre directement l'armoire en face, étagère du bas. 

2 commentaires:

  1. Ah ces ados !!!
    Pourtant, même si c'est pas ce que tu exposes, moi je trouve que t'avais mis toutes les chances de ton côté: jupette à volants et qui plus est noir, ça ne pouvait que lui plaire ...
    Est-ce que tout ceci n'est pas simplement un subterfuge pour avoir de nouvelles chaussures ???
    En tous cas, t'as été bien courageuse !!!

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    1. Effectivement, je n'avais pas vu les choses sous cet angle.

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